Longtemps associé aux profils séniors, le secteur du management de transition accueille de plus en plus de profils âgés de moins de 50 ans, notamment sur le territoire français. Une cure de jouvence bienvenue qui profite aussi bien aux professionnels en quête de challenge qu’aux entreprises qui font appel à leurs compétences avancées ! Aujourd’hui, pour devenir manager de transition, ce n’est pas tant le nombre d’années au global qui doit primer, mais plutôt l’expérience acquise et les résultats obtenus dans le domaine de compétences !
Management de transition : est-ce vraiment une question d’âge ?
Même s’il n’existe pas d’âge légal à partir duquel il est concrètement possible d’exercer une activité de manager de transition, cette catégorie de professionnels s’illustre par un certain nombre de spécificités qui ont nécessairement un impact sur l’âge des profils rencontrés.
En effet, tout manager de transition doit, a minima :
- Disposer d’une solide expérience dans le domaine de la gestion d’entreprise ou avoir occupé un poste à responsabilité équivalent.
- Avoir déjà mené à bien des projets d’envergure pour son propre compte ou celui d’autres organisations.
- Être parfaitement autonome et en mesure de s’adapter rapidement à son environnement.
- Avoir obtenu des résultats illustrant la maîtrise de son domaine de compétence dans le cadre de ses précédents projets.
Traditionnellement, on considère qu’il est possible de prétendre au management de transition à partir de 10 années d’expérience passées en tant que directeur ou à une fonction à haute responsabilité. En effet, difficile d’imaginer confier les rênes d’une entreprise, et tout ce que cela implique, à un jeune diplômé. Ainsi, même s’il n’existe pas d’âge pour devenir manager de transition à proprement parler, le niveau d’expérience requis implique que le professionnel en question ait eu le temps de faire ses preuves, et d’exercer dans un ou plusieurs postes justifiant les compétences proposées.
Des prérequis qui fluctuent selon les missions
Un manager de transition plus jeune que la moyenne a-t-il moins de chance de trouver une mission ? Voici une question légitime dont la réponse n’est pas si simple. Synonyme d’expérience, l’âge n’est cependant pas un critère suffisant. Ce qui doit primer avant tout, ce n’est pas tant le nombre d’années au global, mais l’expérience acquise dans le domaine de compétences recherché, ainsi que les résultats obtenus dans le cadre des précédentes missions.
Bien qu’on imagine assez mal une multinationale confier le pilotage d’un projet de grande envergure à un manager « junior », rien ne justifie qu’une organisation se tourne forcément vers un manager sénior si la mission concernée peut être confiée à n’importe quel profil doté des compétences requises. De même, pourquoi une entreprise se tournerait-elle vers un manager de plus de 60 ans qui ne dispose pas de l’expérience nécessaire pour mener à bien la mission ? La logique veut plutôt que le profil sélectionné réponde aux enjeux et aux besoins de l’entreprise, indépendamment de l’âge du professionnel.
L’âge moyen des managers de transition en France
Publiée au cours de l’année 2022, une étude réalisée par International Network of Interim Manager Association (INIMA) nous permet d’établir le portrait-robot du manager de transition. Âgé d’environ 55 ans, avec 7 ans d’expérience dans le domaine, le manager de transition français s’inscrit, sans surprise, dans la moyenne constatée depuis de nombreuses années, avec une prédominance des plus de 50 ans (72 %). Il est utile de rappeler que le management de transition est historiquement une piste de reconversion privilégiée par les professionnels hautement qualifiés souhaitant valoriser leur expérience en proposant leur expertise aux entreprises. Cela explique donc la forte présence des quinquagénaires, au-delà de l’expérience requise pour exercer cette profession tirant mécaniquement l’âge moyen vers le haut.
Si 19 % des managers de transition ont plus de 60 ans, on constate toutefois que près d’un quart (24 %) des profils ont entre 40 et 49 ans. Enfin, seulement 4 % des managers de transition ont 39 ans ou moins. Cela reste peu, mais c’est un signe très révélateur du rajeunissement global de la profession. Il y a encore quelques années, il était rare de croiser un manager de transition âgé de moins de 50 ans en France !
Enfin, même si les femmes restent encore minoritaires dans le secteur, elles représentent 20 % des profils en France, ce qui demeure supérieur à la moyenne européenne (14 %).
Comment devenir manager de transition ?
Si le manager de transition est par définition un professionnel expérimenté, l’expérience ne fait pas tout. Dit autrement : on ne s’improvise pas manager de transition ! Réactif, flexible, doté d’un certain leadership et d’une bonne dose de sang-froid, rigoureux, efficace, attiré par le challenge, le manager de transition exerce un métier distinct de celui d’un manager ou un dirigeant classique. Responsable du développement de son activité, il doit être capable de structurer son offre commerciale, de trouver des missions en France ou à l’étranger, de définir sa valeur ajoutée et de faire grandir son réseau d’experts.
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Profil de l'auteur :
Denis Rossin | Managing Partner & Manager de Transition
Mail : denisrossin@managersenmission.com
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